Regards Croisés

Ce blog est un espace d'échange pour les 6 photographes (3 mexicains et 3 français) sélectionnés dans le cadre de l’échange culturel et artistique entre la région Bretagne et le Mexique BREIZH-MEX, pour réaliser une résidence de deux mois au cours de l’année 2010, respectivement en Bretagne pour les mexicains et au Mexique pour les français. Les photographes développeront un projet sur le thème de REGARDS CROISES. Ce programme de résidence sera suivi d’une exposition itinérante en France et au Mexique, et de l’édition des travaux du concours.


Chimène Denneulin (France)

Fotógrafa francesa
En residencia en México del 28 de junio al 23 de agosto de 2010

MEXICO - MÁS ALLÁ DE LA CIUDAD

Un país arquetipo
Las ciudades del mundo moderno ya son sobredimensionadas, y las del futuro cercano lo serán aun más.
Paul Virilio, urbanista y novelista francés, nacido en 1932 en Paris y autor de “La universidad del desastre”, predice mutaciones extraordinarias respecto al desplazamiento de poblaciones y por consecuente respecto al desarrollo urbano; su mirada, bastante pesimista, recomienda que “es la era de la circulación habitable que empieza con esa deslocalización trans-política cuestionando la geopolítica de la población de la era de la “globalización”.

La Ciudad de México, con una población de aproximadamente 20 millones de habitantes, es la tercera ciudad mas grande del mundo, en un país en el que el desarrollo no deja de avanzar, para hacer de México la 8ª potencia económica del mundo. Mientras tanto, miles de campesinos fueron expropiados por las mismas razones de desarrollo de infraestructuras urbanas (construcción de presas, puertos, aeropuertos, autopistas, sistema de luz…) y van a aumentar los rangos de los “sin tierra” de los países del hemisferio sur. Movilizaciones, ocupaciones, rebeldías, negociaciones… subrayan las tensiones que van empezando entre los urbanos nómadas hechos sedentarios y los campesinos sin tierra hechos nómadas.

De la misma manera, el gran vecino sigue atrayendo y aspirando cada vez mas (un millón de migrantes cruza ilegalmente la frontera cada año), poblaciones lúcidas sobre la diferencia de desarrollo económico con los EEUU; lo que implicó la decisión desgraciada y avergonzada (pero no única en el mundo) de erigir un muro de 1200 km de largo.


El documento vs la forma
Mi trabajo fotográfico consistió durante varios años en poner de realce los espacios intermediarios entre ciudad y campo, luego me interesé a la generación arquetipo situada entre el periodo de la infancia y el de la edad adulta: la adolescencia, edad entre juego y proyecto.
Por fin, me dí cuenta de lo que hacía el interés del trabajo plástico, la recurrencia de las estampas: los retratos, los objetos, lo concreto entre otras materias, los textos, los monocromos… Lo que hizo cambiar mi trabajo fotográfico del campo del documental (sociológico, político) al campo que me interesa como artista plástico, el campo de la forma. Sin embargo, es evidente que uno no abandona el otro, sino que se trata de trabajar la articulación entre los dos. O para resumir: ¿Cómo hacer algo lindo con lo político? O ¿Cómo insertar un discurso político en un trabajo esencialmente formal?
Esta pregunta se hizo de manera crucial durante la Documenta 11, por Okwui Enwezor, quien trataba de definir el arte en un mundo post colonialista globalmente interconectado. En la actual bienal de Lyon “El espectáculo de lo cotidiano”, debaten éste tema de una manera más o menos hábil, ya que justamente, las respuestas dadas por Hou Hanru son a menudo artificialmente políticas. Es el sentido de mi proyecto hoy, que se fue construyendo desde mis primeros años en lo real, es decir desde mi salida del taller de escultor, en 1997. Empecé a fotografiar las afueras de Valencia (Francia), y descubrí o descubrí de nuevo las ciudades de Chicago, Dakar, Bamako, San Francisco, Ramallah… todas tienen peculiaridades que traté de identificar en acuerdo con mi trabajo de ex escultora. Mis futuros proyectos incluyen las ciudades de Lagos, Johannesburgo, Calcuta…

Las estampas de la ciudad-mundo
México es un país del sur ubicado en el hemisferio norte, pegado a la primera potencia del mundo del siglo 20 y sin duda del siglo 21, y constituye un ejemplo notable de lo que producirá “el otro lado de la ciudad” según la hipótesis de Paul Virilio, “La ciudad mundo o omnipolis dónde el sedentario está en todos los lugares como en su casa y el nómada sin hogar”.

Lo que me gustaría desarrollar en México es por un lado en la continuidad de mi trabajo actual sobre esta articulación documento/forma de la que hablaba antes. Con soluciones inspiradas por el trabajo de los americanos conceptualistas y minimalistas (Sol Lewitt, Lawrence Wienze, Carl Andre…), de algunos fotógrafos de la Escuela de Vancouver (Ken Lum, Ian Wallace…) y sobre todo evitando la estatización simplemente gráfica de las imágenes, quiero hacer propuestas fotográficas muy contemporáneas, ya que no se trata de hablar únicamente de la fotografía y del tema de la imagen en una sociedad globalizada, en mutación muy rápida y sometida a la imagen y a la mirada.

Para mí, se tratara de acercarme a los temas de la predilección, de los que hablaba antes: las formas de la escultura urbana, las poblaciones “intermediarias” a menudo victimas de los desarrollos y de las reformas tecnocráticas, pero también los objetos relacionados con mi cultura artística: textos, monocromos, objetos…


Photographe Française
En résidence au Mexique du 28 juin au 23 août 2010

LE MEXIQUE - L’OUTRE VILLE

Un pays archétypal
Les villes du monde moderne sont déjà surdimensionnées et celles du monde à venir proche le seront encore plus.
Paul Virilio, urbaniste et essayiste français, né en 1932 à Paris et auteur de « l’Université du désastre », prédit des mutations extraordinaires en terme de déplacement de population et donc de développement urbain; son regard relativement pessimiste préconise que «c’est l’ère de la circulation habitable qui débute avec cette délocalisation trans-politique remettant en question la géopolitique du peuplement de l’âge de la globalisation.»

Mexico City, avec sa population de près de 20 millions d’habitants, est la troisième plus grande ville du monde, dans un pays dont le développement ne cesse de progresser, pour en faire la 8ème puissance économique mondiale. Dans le même temps, des centaines de milliers de paysans sont expropriés régulièrement pour ces mêmes raisons de développement d’infrastructures urbaines (constructions de barrages, ports, aéroports, autoroutes, système d’électricité...) et viennent grossir les rangs des «sans-terre» des pays de l’hémisphère sud. Mobilisations, occupations, révoltes, négociations... mettent en lumière les tensions qui ne font que commencer entre les urbains nomades mais sédentarisés et les paysans sans terre nomadisés.

Dans le même temps, le grand voisin attire et aspire toujours autant et même toujours plus de personnes (un million de migrants franchissent chaque année la frontière de façon irrégulière), populations lucides sur l’écart de développement économique avec les Etats Unis. Ce qui vaut la décision malheureuse et honteuse (mais pas unique dans le monde) de dresser un mur, ici long de 1200 km.

Le document vs la forme
Ma démarche photographique à consisté pendant quelques années à mettre en avant les espaces intermédiaires entre ville et campagne puis je me suis penchée sur la génération archétypale de l’entre-deux : l’adolescence, âge entre jeu et projet.
Enfin j’ai réalisé que ce qui faisait réellement l’intérêt de ma démarche plastique, c’est à dire la récurrence de motifs : les portraits, les objets, le béton parmi d’autres matières, les textes, les monochromes... Ce qui fait basculer le travail photographique que je mène du champ du documentaire (sociologique, politique) au champ qui m’intéresse en tant que plasticienne qui est celui de la forme. Or, il est bien évident que l’un ne délaisse pas l’autre mais qu’il s’agit d’en travailler l’articulation. Ou pour faire gros : comment faire du beau avec du politique? Ou, de manière plus fine : comment inscrire un discours politique dans une démarche essentiellement formelle?
La question fut posée de manière cruciale lors de la Documenta 11, par Okwui Enwezor qui cherchait à redéfinir l’art dans un monde post colonial globalement interconnecté. L’actuelle Biennale de Lyon «Le spectacle du quotidien», en rend compte également plus ou moins adroitement, car justement les réponses que Hou Hanru donne trop rapidement sont souvent artificiellement politiques. Voilà le sens de mon projet aujourd’hui, qui se tisse depuis mes premières incursions dans le réel, c’est à dire depuis mon départ de l’atelier de sculpteur, en 1997. J’ai commencé par photographier la banlieue de Valence, puis j’ai découvert ou redécouvert les villes de Chicago, Dakar, Bamako, San Francisco, Ramallah... toutes avec leurs singularités qu’ils s’agissait pour moi d’identifier en accord avec ma démarche d’ex sculpteur. Mes projets en prévision incluent les villes de Lagos, Johannesburg, Calcutta...

Les motifs de la ville monde
Le Mexique est un pays du Sud dans l’hémisphère Nord, accolé à la première puissance mondiale du 20ème et sans doute du 21ème siècle, et constitue un exemple remarquable de ce qui va produire «L’outre ville» selon l’hypothèse de Paul Virilio, «la ville monde ou Omnipolis où le sédentaire est partout chez lui et le nomade nulle part chez lui».

Ce que j’aimerais développer au Mexique se positionne certes dans la continuité de mon travail actuel sur cette articulation document/forme dont je parlais plus haut. Avec des solutions inspirées par le travail des conceptuels et minimalistes américains (Sol Lewitt, Lawrence Wiener, Carl Andre...), de certains photographes de l’école de Vancouver (Ken Lum, Ian Wallace...) et surtout en évitant l’esthétisation simplement graphique des images, j’aspire à faire des propositions photographiques très contemporaines, car il n’est pas question de parler d’autre chose que de la photographie et de la question de l’image, dans une société globalisée, en mutation très rapide et en proie à l’image et au regard.

Il s’agira pour moi de me pencher sur mes thèmes de prédilection, dont je parle plus haut : les formes de la sculpture urbaine, les populations «intermédiaires» souvent victimes des développements et réformes technocratiques, mais aussi les objets relevant de ma culture artistique : textes, monochromes, installations, objets...

Algunas fotos del trabajo realizado por Chimène Denneulin
Quelques photos du travail réalisé par Chimène Denneulin



"Sans titre" (série Hide and seek)


"Sans titre" (série Grace)

"Sans titre" (série San Francisco)